La Communauté d'Agglomération de Cambrai (CAC) vient d'annoncer la fin des travaux d'aménagement du jardin de souvenir situé au dessus du musée. De belles balades en perspectives dans un lieu mêlant curiosité, esthétique et mémoire.

Un Jardin de la Paix franco-britannique - Concept et explications

Do Not Take Peace For Granted est un projet de  jardin de la Paix franco-britannique lancé en 2020. Situé au dessus du centre d'interprétation, il est destiné à enraciner durablement la notion de préservation de la Paix dans les esprits, par une métamorphose visuelle, la fugacité du concept de Paix dans l’inconscient collectif. Après la visite du musée, retraçant la bataille du site de Flesquières et son lourd bilan humain, un ruban de calcaire clair sinueux invite le visiteur à pénétrer dans une vaste prairie de graminées, rappelant les vestiges d’un champ de bataille tuméfié. De ces plantations aux contours moutonnants émergent des structures tubulaires en acier d’aspect rouillé. Ces tubes, disposés aléatoirement sur la parcelle, forment un trait d’union vertical élancé vers le ciel. Ils évoquent le fût du canon, objet commun à toutes les guerres. La perception de ces structures d’acier inertes évolue au fil de la déambulation du visiteur. Celui-ci découvre, peints sur les tubes, des fragments éparses dorés qui contrastent. Une notion de “précieux” s’installe alors peu à peu dans les esprits. Le visiteur arrive à présent au sommet du terrain, au point de convergence des circulations. Là, sous un bosquet de bouleaux, un banc semi-circulaire épuré va être installé. Cette assise généreuse invite au dialogue et à l’écoute ; deux éléments essentiels à la préservation de la paix. Confortablement installé sur le banc, faisant face au paysage, le visiteur découvre alors un large cercle d’or anamorphique peint sur les tubes entre lesquels il déambulait précédemment. Ce cercle d’or, au-delà de la symbolique forte d’harmonie, des cycles du monde naturel et d’éternité qu’il exprime, incarne alors subitement le propos même du projet : un appel à la préservation de la vie, maintenant et pour toujours.

Do Not Take Peace For Granted > Jardin de la Paix franco-britannique, 2020

L'avancement et la sortie de terre


Depuis la fin mai, l’environnement a été remodelé avec l’aide de l’association Arts et Jardins Hauts-de-France qui a pris en main les travaux début avril.

Le but était de se réapproprier les alentours en proposant quelque chose de concret aux visiteurs et en prônant une certaine morale autour de la guerre et de la paix. 
Le jardin est composé de plusieurs tracés qui forment plusieurs boucles autour du musée.

Effet d’optique et perspective


Sur le chemin, les visiteurs pourront découvrir de drôles de poteaux rouillés au milieu des copeaux de bois dans lesquels des arbustes ont été plantés. « Il s’agit du fût du canon qui est tourné vers le ciel. C’est un message de paix que l’on a voulu envoyer dans ce lieu chargé d’histoires », note Jérôme Vaillant. En fin de parcours, un effet d’optique pourra surprendre le visiteur. « Il suffit de regarder dans la bonne direction et de bien se placer. L’ensemble des poteaux disposés ne font plus qu’un. Il y aura bientôt des petites dorures qui seront visibles et cela formera un cercle, symbole de l’unité. Mais si on fait un pas sur le côté, celui se disloquera. Ce qui montre que la paix est fragile et qu’il est difficile de la préserver », résume le responsable du musée.

Enfin, le jardin de la paix débouche sur le cimetière britannique, autre lieu de mémoire de Flesquières. Et pas n’importe comment, puisque un lien avec le tank Deborah 51 a été établi. « On débouche directement sur les tombes des quatre membres de l’équipage du char. Un beau clin d’œil. En plus, cela permet d’avoir un accès PMR (personnes à mobilité réduite) pour le cimetière. Ce qui n’était pas le cas avant », termine Jérôme Vaillant, fier de proposer cela aux visiteurs.

 

Une réouverture en demi-teinte

Depuis le 19 mai, date de la réouverture de multiples commerces et de musées, la fréquentation du musée de Flesquières n’a pas été exceptionnelle. Un contraste saisissant pour Jérôme Vaillant. « L’année dernière, il y avait du monde quand on a rouvert le musée. Cette fois-ci, c’est autre chose. Les gens ne se pressent pas. J’ai envie de dire que les terrasses ont plus de succès », sourit le responsable. Pour cet été, le musée sera gratuit pour tous, histoire d’attirer le maximum de personnes qui pourront acheter un petit souvenir à la boutique. Une exposition temporaire sera aussi mise en place mi-juillet avec des objets rares sur le tank.

Cette baisse de fréquentation peut aussi s’expliquer par rapport aux règles sanitaires que doivent observer les ressortissants britanniques voulant se rendre en France. Avec la résurgence du Covid-19 due au variant indien, les Britanniques ont beaucoup de mal à venir en Europe. « Sachant qu’ils représentent une grosse partie de nos visiteurs, on le ressent évidemment. Après, on commence à voir des Allemands. Mais cela reste très peu même si cette période de l’histoire commence à les attirer », conclut Jérôme Vaillant qui espère recevoir du monde cet été.

Source : Guillaume Wateaux - La Voix du Nord - Publié le 20/06/2021

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